#1 MUJERES ARANAS

de Nicole Mersey Ortega

Adaptation & mise en scène Alexandra Cismondi >> ITV Podcast ET MERDR

Avec Laure Giappiconi, Nicole Mersey Ortega, Antoine Cordier, Benoît Olive & Alexandra Cismondi.

Composition & musique live Benoît Olive

Editions Anne Carrière, Hold Up 21.

 
 

©Sylvie Desbois

Créée au SILENCIO * PARIS

Mujeres Arañas est la première nouvelle du recueil de nouvelles Hold UP 21 à paraître le 6 octobre aux Editions Anne Carrière et la première nouvelle adaptée à la scène.

Femme princesse ou femme sorcière.

La sorcière est la personne susceptible d’ôter la vie de l’enfant à venir. On a appelé sorcières les femmes qui aidaient d’autres femmes à faire quitter la vie arrivée par erreur, pas comme il fallait, pas pour le mieux, pas du tout en temps heureux ou propices en leur corps.

On attend d’une femme qu’elle soit vide, pleine puis vide. On attend d’une femme qu’elle soit belle jeune puis chassée vieille. On attend d’une femme qui souffre, qu’elle se taise. D’une femme qui avorte qu’elle se taise. D’une femme qui mange, qu’elle se cache. D’une femme qui baise qu’elle disparaisse.

©JMC2-photo

EN HOTEL * NUITS DE LA LECTURE 2024

Porter la nouvelle de Nicole à la scène c’est faire dragon. Notre narratrice se dresse, puissante, se goinfre, glorieuse, se fait aimer et désirer pour réparer la blessure qu’elle s’apprête à s’infliger. La blessure de se vider et d’être regardée comme une femme vide bien que ce fut son choix.

«  Mon corps m’appartient »

Nous sommes au XXIème siècle, l’avortement est menacé. Alors il faut répéter : mon corps m’appartient et personne n’a le droit de me dire comment le remplir, ou le vider, le vêtir ou le dénuder, le chérir ou l’ennuyer, ni quand, ni pourquoi. Mon corps m’appartient et si demain il doit avorter, avant je lui ferai fête. Parce que la liberté doit se fêter, au prix qu’elle coûte il faut la célébrer. Je vous convie donc à une fiesta, nous avons commandé des pizzas, goinfrons nous de toutes les chairs possibles avant d’en laisser un bout quelque part, aimons  et aimons-nous très fort pour surmonter la naissance d’une liberté de femme.

BIBLIOTHÈQUES IDÉALES * STRASBOURG

Une performance, Trois femmes, Un homme, Un musicien.

Trois femmes et un homme se partagent la parole de la narratrice. Les rôles, les discours et les personnages se mélangent pour nous envoûter, parler de façon subliminale et perçante de désir, de chairs, de faim, de peur et de comment faire une fête du trou qu’un avortement peu creuser dans la vie d’une femme.   

La performance décale le discours, le démultiplie, le reflète, crée un palais des glaces pour le faire entendre et résonner dans tous les pores des spectateurs. La peau, l’ouïe, la vue, l’odorat sont actifs.  Au plus près du politiquement incorrect, du corps du public, du frisson du spectateur, nous hurlons que le sexe répare, que l’orgie est juste, que l’amour doit être partout.

Autour des performeurs, un musicien cherche à dessiner d’autres vides et d’autres pleins en ces espaces qu’on ne cesse de remplir et de vider, la scène, la salle, nos corps.